Les camps : Argelès, Bram et Rivesaltes

En septembre 1939, Josefa et cinq de ses enfants, réfugié à Cussy-en-Morvan depuis le mois de février sont contraints par le gouvernement français de rejoindre les camps de concentration. Avec le déclenchement de la guerre, les refugiés ne sont plus les bienvenus, ils doivent être surveillés, et la priorité est donnée aux français dans les centres d'hébergement... Ils feront le voyage en train en deux jours jusqu'à la gare de Perpignan. [1] De là, ils embarquent en camion pour le camp d'Argelès. [1]

Le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer ouvre en février 1939 avec le début de la Retirada. Sa création est envisagée dès avril 1938, dans la perspective d'une défaite des républicains espagnols, et le 12 novembre 1938 le gouvernement français adopte un décret rendant possible l'internement sans aucune condition préalable des exilés politiques et des réfugiés de manière générale. [2] Lors de l'arrivée des premiers refugiés, le camp se limite à une bande de sable entourée de barbelés et subdivisée en ilots par des barbelés également. Les premiers robinets d'eau potable ne sont installés qu'en mars, et les premières barraques qu'à partir de mai, par les réfugiés eux-même avec du bois de récupération. En juin 1939 le camp ferme temporairement pour permettre la construction de baraques en bois plus pérennes. Il rouvre en septembre avec une capacité de 15 000 places. 

Ces baraques  sont sensiblement les mêmes que celles construites au printemps 1939. Des bicoques en bois, sommairement isolées par du carton bitumé, qui ne disposent pas toutes de plancher. Les structures sanitaires dédiées à cette population fragilisée demeurent insuffisantes. Pour la première fois à Argelès-sur-Mer, l’administration du camp doit donc faire face à la présence en nombre d’enfants qui sont isolés, avec les femmes, du reste des hommes à travers une séparation matérialisée par des barbelés. [3]

Dans ses souvenirs [1], Pierre indique qu'ils sont transférés en mars 1940 dans le camp de Bram. Les archives départementales de l'Aude détiennent des fiches individuelles les concernant :

Ces fiches indiquent qu'ils ont franchis la frontière le 6 février 1939 et qu'ils viennent du camp d'Argelès. Ont-ils été transférés le 19 mai, date de ces fiches ou en mars comme s'en souvient Pierre ? Il est probable que ce soit le 19 mai car fin mai, le camp "accueille toutefois à nouveau plusieurs centaines d’hommes et environ 3000 femmes et enfants, transférés depuis le camp d’Argelès désormais destiné à l’accueil de jeunes soldats belges". [4] Ils y restent quelques mois (5 selon Pierre) avant de reprendre la direction du camp d'Argelès.

Ils sont transférés eensuite dans le camp de Rivesaltes le 7 juin 1941 et en seront libérés progressivement entre avril et juin 1942. [5] Le 16 avril 1942 pour Pedro, qui part travailler dans une exploitation maraîchère à Beauchastel en Ardèche, le 5 juin 1942 pour Antonio, José, Jésus et Mariano et le 25 juin 1942 pour Josefa.

Le camp d'Argelès se videra progressivement à partir de mars 1941 et deviendra un chantier de la jeunesse du gouvenrement de Vichy en juin 1942. [6] "Le camp de Bram est fermé définitivement le 15 janvier 1941. Seuls sont alors maintenus quelques baraquements destinés à abriter le 422e Groupe de Travailleurs Etrangers (G.T.E.)." [4] Quant au camp de Rivesaltes, il aura encore une longue histoire...

Selon Pierre, la famille se réunie en décembre 1942 en Auvergne. Que deviennent Antonio, José, Jésus, Mariano et Josefa entre leur libération en juin 1942 et décembre ? Quand les enfants font-ils leur séjour en colonie à Mouriès ?

[1] Livre de tonton Pierre, souvenirs de Pierre recueillis et mis en forme par Séverine.
[2] Page Wikipédia sur le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer.
[3] Article Femmes et enfants sur le site du Mémorial du camp d'Argelès-sur-Mer.
[4] Archives départementales de l'Aude.
[5] Base de données des archives départementales des Pyrénées-Orientales : https://archives-camps.cg66.fr/basescamps
[6] Mémorial du camp d'Argelès-sur-Mer

Descendance de Lorenzo ORÙS et Manuela MAIRAL

L'ancêtre ORUS le plus ancien que nous connaissons est Lorenzo ORÙS SANCHEZ né vers 1856 et marié à Manuela MAIRAL. S'il l'on ne peut remonter au delà, nous pouvons descendre ! Voici l'arbre de descendance partiel. Si vous avez des éléments (personnes, nom, prénoms, dates et lieu de naissance, mariage ou décès) pour le compléter, envoyez les nous !

Pedro ORUS MAIRAL et Josefa RIVERA GRACIA

Je n'ai pas connu ma grand mère, et peu mon grand père. Je les ai en  revanche, un peu connus à travers leur histoire, que papa m'a si souvent racontée, à travers leur courage aussi, dont il était si fier... Le courage de nos grands parents, c'est celui  d'avoir tout abandonné derrière eux, pour ne plus jamais revenir, c'est celui d'avoir réussi à  reconstruire toute une vie, sur une terre hostile. Sans cet immense courage, notre histoire, à nous toutes et tous, n'aurait jamais été écrite.

Merci à Jésus d'avoir su conserver ce beau document !
Merci David pour cette très belle photo, que je souhaiterais dédier à papa.

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